Parfois il y a tellement de choses qui ne vont pas que je suis submergé. Je prends l’eau de toute part. Je rame face à la tempête. Je nage complétement. Je n’arrive pas à surfer sur la vague, à réagir à toutes les manifestations, toutes les sollicitations, toutes les infractions. Je dois laisser filer entre les mailles, lâcher du lest. J’essaie de rester zen dans la tempête, d’éviter de monter dans les tours moi aussi pour freiner l’escalade. Je reste zen, stoïque, flegmatique. C’est ma force et ma faiblesse. Je suis imperturbable mais je reste insondable, insaisissable. Comme l’eau du lac, je subis le ressac.
C’est quand même drôle de faire un métier où on peut crier. Je ne suis pas habitué. C’est peut-être en vigie que je peux encore progresser. Sentir venir l’orage, réagir plus vite, plus efficacement. Moduler mon timbre de voix, mieux naviguer dans l’espace, parvenir à réguler d’un simple regard ou en levant juste l’index. Moins m’effacer et plus m’imposer. Ne pas avoir peur de la confrontation. Étoffer mon panel de réactions. Pour moins naviguer à vue, et mener l’équipage toujours plus loin vers de nouveaux territoires à explorer, et des trésors à déterrer.
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