La xanthophobie désigne la peur de la couleur jaune. À quoi peut-on bien associer une couleur pour en arriver au point d’en avoir peur? Comment les couleur peuvent être rattachées à des émotions aussi fortes?
Avec ma collègue JR, il nous est demandé de construire une séquence autour de la problématique du racisme au cours de notre stage bloc. Nous réfléchissons à une manière détournée d’aborder cette thématique pour éviter de tomber dans certains clichés. Nous choisissons de travailler autour de la couleur, ou plutôt des couleurs. Dans un premier temps, les élèves doivent dessiner et colorier des cartes au format A6 selon six thématiques imposées: un arbre, une pomme, un ciel avec un soleil et un nuage, un poisson dans un bocal, une citrouille, et quelque chose de violet. Puis on compare les dessins et on en discute avec les élèves.
Les arbres présentent prennent différentes formes et varient dans les verts et les bruns. Pourquoi les pommes sont-elles majoritairement rouges? Pourquoi les ciels sont-ils tous bleus? Pourquoi les bocaux sont-ils ronds et les poissons rouges? Existe-il des citrouilles d’une autre couleur qu’orange?
On constate qu’il existe des archétypes, des sortes de représentations partagées.
JR sort ensuite des tubes de peinture. Elle demande aux élèves d’attribuer des émotions à chaque couleur. Que peuvent-bien penser et ressentir les couleurs? D’après les élèves, Le rouge est violent. Le bleu est calme. Le noir est triste, isolé. Et le jaune? Il mange des sushis.
Difficile de sortir des clichés. Après avoir montré quelques exemples de peintres qui utilisent la couleur de manière détournée, nous demandons aux élèves de faire des dessins en appliquant volontairement des mauvaises couleurs. Puis on met en commun les résultats et on en discute. Quelles sont leurs impressions? C’est pas très beau, c’est bizarre. On dirait un autre monde. C’est moche. Ça peut donner de la vie.
Sur cette base de travail, nous demandons aux élèves de réaliser des affiches contre le racisme en jouant sur les couleurs. Les affiches sont ensuite accrochées dans l’école.
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Références:
Michel Pastoureau, historien des couleurs
Anna Llenas, la couleur des émotions, 2014.