En arrivant à la gare ce matin-là, je prends une pile de journaux gratuits, ça sera la matière première du cours d’aujourd’hui. Un journal c’est riche, c’est plein de pages qui se froissent, avec des gros titres, des images, des colonnes de texte, des encarts, des publicités, des mots fléchés, un horoscope, la météo. Il y a de quoi s’occuper. L’enjeu va être de détourner, de créer avec ce qui est déjà là. On peut refaire la une, ou travailler à partir d’une image en particulier. Je sors les ciseaux, la colle, des feuilles de couleur, de la peinture, des post-it. On peut extraire, combiner, caviarder. Par opposition à la feuille blanche, le journal offre un support saturé. Que faire de ce surplus d’informations ? Que choisir d’en extraire ? Quel message veut-on faire passer à la place des gros titres ? Aux élèves de se dépatouiller. Certain-e-s choisissent de reprendre la structure du journal, d’autres préfèrent s’en éloigner. Le journal est désacralisé, analysé, parodié. Il faut parfois recouvrir pour mieux découvrir.

 

 

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