Sirène, minotaure, licorne, sphinx, pokémon – les créatures hybrides sont nombreuses à peupler nos imaginaires. Je propose aux élèves de créer de nouvelles créatures hybrides. Après une phase de recherche en dessin, les élèves choisissent une créature à réaliser en linogravure.

 

 

Pour la phase de recherche, des images d’animaux sont mises à disposition des élèves. Des exemples de créatures hybrides sont également projetés et discutés collectivement. Dans leurs dessins, j’observe certaines difficultés à déconstruire les animaux. Par exemple, une élève dessine une sirène-poisson en mettant une tête de poisson à la sirène qui a déjà un corps de poisson… Pas sûr qu’il s’agisse ici d’un trait d’humour.

 

 

Il ne suffit pas de coller ensemble deux moitiés d’animaux. Il s’agit plutôt d’identifier et d’extraire les parties les plus saillantes, les plus spécifiques à chaque animal : carapace de tortue, trompe d’éléphant, ailes de chauve-souris, queue de castor, patte de flamant rose. On commence simplement en mélangeant deux animaux, puis je les encourage à tester des hybridations plus complexes, qui impliquent trois animaux ou plus, en y ajoutant pourquoi pas des éléments végétaux, des parties de machine ou des traits humains.

 

 

Il s’agit ensuite de réaliser une créature en linogravure. Pour cela, il faut adapter son dessin à cette nouvelle technique, réfléchir en terme de vide et de plein, travailler le rendu des textures, inverser l’image. On élabore également le décor ou les motifs qui vont entourer la créature. On commence par faire un dessin préparatoire au bon format qu’on repasse au feutre noir, et qu’on décalque ensuite sur la plaque de lino (le calque permettant d’inverser l’image pour qu’elle soit à nouveau à l’endroit à l’impression). Puis on entreprend la taille de la plaque, et on se confronte aux propriétés du matériau, et on réadapte si nécessaire. Et arrive enfin le moment magique de l’impression, où l’image finale se révèle enfin, en variant légèrement d’un tirage à l’autre. On teste différents encrages sur différents types de papier.

 

 

Chacun-e s’approprie l’exercice pour créer une créature effrayante ou chatoyante selon ses envies. L’hybridation permet d’évacuer en partie la question du beau et du bien fait, et l’exercice remet de questionner nos représentations et les normes établies.

 

Références:

Murugarren, M. & Castan, J. S. (2003). Animalari universal del professor Revillod. Fondo de Cultura Economica.

 

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